Le cacao est la matière première agricole dont les cours ont le plus augmenté cette année. Alors que la campagne 2024/2025 vient de débuter, la volatilité des prix demeure sur les marchés. A New York, la tonne de cacao a clôturé la session du 7 octobre, à 6 908 $ la tonne, soit 2,2 % de moins que la séance précédente et le plus bas niveau depuis le 4 septembre dernier. Il s’agit de la dernière manifestation d’un virage baissier du marché entamé après le 27 septembre où la tonne de cacao avait de nouveau franchi la barre des 8 000 $ après un mois de fluctuation en dessous de ce seuil.
Les avis restent encore partagés sur cette nouvelle baisse. Mais dans le rang des analystes, certains soulignent qu’il faut la mettre en lien avec l’apaisement du marché lié au report pour un an de la loi anti-déforestation de l’UE.
Cette décision qui laisse plus de temps aux pays pour se mettre en règle nourrit en effet une perspective de reconstitution des stocks dans les entrepôts certifiés de cacao aussi bien en Europe qu’aux USA pour permettre de satisfaire les contrats dans les prochains mois.
Les acteurs de marché craignaient jusqu’ici une pression supplémentaire sur les approvisionnements en fèves avec le déploiement prévu initialement pour la fin d’année qui aurait limité les quantités de cacao disponibles dans un contexte déjà marqué par un déficit record de 462 000 tonnes.
D’un point de vue plus global, il faut souligner que la baisse des cours contraste avec la reprise de la demande des opérateurs sur les marchés. Le mardi 1er octobre, 148 224 contrats à terme ont été signés sur une semaine, le niveau hebdomadaire le plus élevé depuis la mi-juin, mais une baisse de 49,5 % par rapport à l’année dernière, selon YCharts.
Ces dernières données de marché suggèrent en revanche que le cacao demeure une option intéressante pour les spéculateurs malgré les perspectives d’amélioration de la récolte en 2024/2025 dans le bassin cacaoyer ouest-africain. Selon un récent sondage réalisé par Bloomberg, le marché pourrait basculer dans une phase de surplus modéré d’environ 90 000 tonnes durant la nouvelle campagne.
Quoi qu’il en soit, le repli récent des prix sera scruté dans les prochains mois alors qu’au niveau de la Côte d’Ivoire et du Ghana, les autorités ont augmenté les prix bord-champ pour les producteurs.
Source : Agence Ecofin
Share this content: