Donald Trump va continuer vendredi à marteler son violent message anti-migrants, tandis que sa rivale Kamala Harris appelle Barack Obama et Bill Clinton à la rescousse pour essayer de reprendre de l’élan dans la dernière ligne droite de la campagne.
L’ancien président républicain se rend dans une petite ville du Colorado (ouest), Aurora, qui a défrayé la chronique à cause d’une vidéo diffusée en boucle cet été par la sphère trumpiste, où l’on voit des latino-américains en armes forcer des appartements.
Le milliardaire présente depuis Aurora comme une « zone de guerre » emblématique de la vague de criminalité provoquée selon lui aux Etats-Unis par un afflux hors de contrôle de migrants illégaux – ce qu’aucune statistique officielle ne montre. « Les faire sortir sera une histoire sanglante », a lancé Donald Trump en meeting le mois dernier. « Ce ne sera pas facile, mais nous y arriverons. »
Le maire de la ville, Mike Coffman, lui-même républicain, a déjà signalé que le portrait apocalyptique fait d’Aurora était une exagération grossière.
– Affirmations « fausses » –
Les rumeurs partagées sur les réseaux sociaux, selon lesquelles le gang vénézuélien Tren de Aragua aurait « pris le contrôle » d’Aurora « sont tout simplement fausses », a-t-il notamment corrigé. Contactée par l’AFP, la police locale explique que certains membres de gang sont présents en ville, mais parle d’une poignée d’incidents isolés.
Donald Trump avait déjà repris à son compte une affirmation mensongère selon laquelle des immigrés haïtiens mangeaient des chiens et des chats, en en faisant l’une des théories du complot les plus frappantes de cette course à la Maison Blanche tendue, et extrêmement indécise.
Avec ses discours violents, évoquant les « mauvais gènes » des migrants qui « empoisonneraient le sang » de l’Amérique, il espère mobiliser l’électorat de certains Etats indécis du sud-ouest, ainsi l’Arizona (sud-ouest), où Kamala Harris sera vendredi en meeting. L’Arizona fait partie des sept Etats clés susceptibles de faire basculer l’élection présidentielle du 5 novembre.
Pour mieux labourer ces « swing states », la vice-présidente, dont le parti montre une certaine fébrilité face aux sondages toujours très serrés, a recours à des poids lourds : Barack Obama, qui a déjà battu le rappel pour elle en Pennsylvanie jeudi, ira prochainement en Arizona et dans le Nevada.
Un autre ancien président démocrate, Bill Clinton, va lui faire campagne en Géorgie (sud-est).
– La mise en garde d’Hillary Clinton –
Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat, avertit dans un entretien diffusé vendredi matin que Kamala Harris doit « être prête à des surprises de dernière minute en octobre » de la part de son rival républicain.
La démocrate, candidate malheureuse contre Donald Trump en 2016, avait notamment été confrontée, peu avant l’élection, à la diffusion par WikiLeaks de milliers de courriers électroniques provenant de son équipe de campagne, obtenus selon la CIA auprès d’agents russes.
Kamala Harris, qui s’appuie résolument sur le monde du spectacle et du divertissement, fait aussi vendredi la Une de Vogue, le célèbre magazine de la très influente Anna Wintour, qui soutient sa campagne. La vice-présidente doit se rendre ce week-end en Caroline du nord (sud-est) puis lundi en Pennsylvanie (nord-est).
Encore des « swing states », comme le Nevada où ira Donald Trump vendredi, avant de se rendre en Arizona dimanche.
Mais l’ancien président veut aussi se montrer dans des terres démocrates, où il espère faire des coups médiatiques à défaut de grappiller des voix. On le verra dimanche en Californie à Coachella, localité connue pour un festival de musique couru, avant un meeting fin octobre dans la plus emblématique des salles de New York, le Madison Square Garden.
Par Agence France Presse (AFP)
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