Le SPPG condamne l’agression d’un journaliste par le président de la CRIEF

Bakary-Gamalo-Bamba Le SPPG condamne l’agression d’un journaliste par le président de la CRIEF
Bamba Bakary Gamalo

Le journaliste Bamba Bakary Gamalo accuse le président de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Francis Kova Zoumanigui, de l’avoir violenté avant de le poursuivre au tribunal de Kaloum. Le crime de notre confrère ? Il aurait enregistré une conversation avec le magistrat, sans l’en avoir informé. Alors que le doyen Bamba, 68 ans, est en détention suite à cette affaire et que son procès se poursuit ce mardi, 29 octobre, le Syndicat des professionnels de la presse (SPPG) condamne et demande des poursuites contre Francis Kova Zoumanigui.

Ci-dessous, le communique du SPPG :

Le bureau national du SPPG condamne fermement l’agression du journaliste d’investigation Bakary Gamalo BAMBA par le président de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Francis Kova Zoumanigui.

Ce magistrat, qui poursuit notre confrère pour atteinte à la vie privée à cause d’un enregistrement jugé illégal, est accusé par Bamba de l’avoir agressé lui-même avant de faire appel à sa garde qui l’a aussi violenté, séquestré et mis en garde à vue en toute illégalité. Les faits se sont produits le 20 octobre courant au domicile du président de la CRIEF où il a reçu le journaliste d’investigation en quête d’information sur des sujets d’intérêt public.

Depuis donc ce 20 octobre noir aux environs de 20h, le journaliste qui enquêtait sur un dossier est privé de sa liberté au mépris de la L02 (loi sur la liberté de la presse) qui le protège contre la prison à partir du moment où il était dans l’exercice de son métier.

En détention arbitraire à la maison centrale de Coronthie, son procès s’est ouvert le 22 octobre dernier et se poursuit ce mardi 29 au tribunal de première instance de Kaloum.

Comme le font souvent les journalistes d’investigation qui procèdent parfois à des enregistrements discrets avec l’usage de caméras cachées notamment, Bamba a déclaré à la barre qu’il avait fait cette prise de sons pour des besoins de données fiables et de décryptage de termes juridiques. Mieux encore, qu’il n’allait pas publier l’enregistrement et même s’il le publiait, qu’il n’allait pas citer l’auteur des propos recueillis puisque ce professionnel expérimenté sait évidemment que le journaliste a l’obligation de protéger ses sources d’information.

En tout état de cause, rien ne saurait justifier cette démarche à la fois violente, illégale et dénuée de toute pédagogie de la part d’un magistrat qui connaît la procédure normale à suivre en pareilles circonstances.

Quelle image le Président de la CRIEF veut-il renvoyer aux justiciables pendant qu’il est sensé leur apprendre que nul ne doit se rendre justice ?

Au regard de toutes les violations constatées dans cette affaire et des soupçons de connivence corporative contre notre confrère, le SPPG apporte son soutien à BAMBA, victime d’abus de la part d’un magistrat qui semble utiliser ses relations au sein de l’appareil judiciaire pour cuisiner ce journaliste de 68 ans.

Le SPPG invite Bakary Gamalo Bamba à porter plainte contre le président de la CRIEF pour agression et abus d’autorité.

Conakry, le 29 octobre 2024

Le Bureau National

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