Enlèvement de Sadou Nimaga : « les enquêteurs ne disposent d’aucun indice »

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Maître Mohamed Traoré

Depuis l’enlèvement en plein jour à Conakry de Sadou Nimaga, ancien secrétaire général du Ministère des Mines sous le régime Alpha Condé, la famille est sans nouvelles. L’inquiétude grandit au point que maître Mohamed Traoré, avocat, a brisé le silence par rapport à ce dossier qui n’avance pas sur le plan des enquêtes. L’ancien bâtonnier l’a fait savoir ce mercredi, 30 octobre 2024, à travers une conférence de presse animée à Conakry.   

Sadou Nimaga a été enlevé à l’hôtel Kaloum le 17 octobre dernier par des individus jusque-là non identifiés. Aucune trace, ni d’infos. « Le chauffeur de M. Nimaga et son épouse ont été entendus. Malheureusement, depuis l’audition de ces deux personnes-là, l’enquête semble ne pas évoluer. A un moment donné, nous avons été sollicités par beaucoup d’organes de presse mais on n’a pas voulu répondre parce que sur recommandation du procureur général, on avait décidé de garder le silence pour ne pas gêner les enquêteurs dans leurs investigations. Mais malheureusement, ces investigations-là semblent patiner. Les enquêteurs ne disposent apparemment d’aucun indice qui permette d’élucider cette affaire-là », a dit d’entrée maître Traoré.

Communiquer dans les médias ou pas ?  

« La famille de monsieur Nimaga est devant un dilemme. Soit elle se conforme aux recommandations tendant à lui demander de ne pas trop communiquer pour ne pas gêner l’enquête et puisque l’enquête n’évolue pas, il y a un risque que l’affaire tombe dans l’oubli et dans l’indifférence générale. Et dans ce genre de situation, ce qu’il faut éviter justement, c’est que l’affaire tombe dans l’oubli. Alors, c’est pourquoi on a décidé de briser le silence dans le seul espoir qu’en communiquant, il y aura sans doute des gens qui pourraient communiquer des informations à la police afin de l’aider dans son enquête. Il y a le risque de l’oubli qu’il faut éviter, il y a le risque de l’indifférence, mais il y a aussi le risque de la banalisation », affirme l’ancien bâtonnier.

sadou Enlèvement de Sadou Nimaga : « les enquêteurs ne disposent d’aucun indice »
Sadou Nimaga

Enlèvement en plein jour, en plein Kaloum

« Monsieur Nimaga a disparu, comme on le sait, dans des conditions vraiment rocambolesques. En plein jour, dans un réceptif hôtelier, on l’a dit, les ravisseurs n’ont même pas eu peur d’être identifiés à travers les caméras de surveillance qui sont au niveau de l’hôtel, mais aussi en face, parce que vous avez en face, il y a juste la banque centrale de la République de Guinée. Je pense que cette grande institution doit avoir sûrement des caméras de surveillance aussi. Mais les gens qui l’ont enlevé, lui et son chauffeur, ne se sont même pas posé la question de savoir est-ce qu’ils seront filmés ou pas. Ce qui peut supposer qu’ils étaient forts de quelque chose. Donc, on les a conduits à une destination inconnue », regrette maître Traoré.

 La peur s’empare de la famille, maître Traoré interpelle les autorités

« Je rappelle que son chauffeur a été enlevé en même temps que lui, sauf que par la suite, lui a été libéré dans les environs de 20 heures, 21 heures. Et s’il n’est pas là aujourd’hui, c’est parce que c’est un homme qui est traumatisé, c’est un homme qui a peur. Et même ceux qui sont à côté de moi ici peuvent avoir raison d’avoir peur, parce que la famille ne se sent plus en sécurité. La famille ne se sent pas en sécurité. Et ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est que cette affaire ne soit pas banalisée. Et nous avons un appel à lancer à l’endroit de l’État. Comme on le sait, dans toute société organisée, l’une des fonctions régaliennes de l’État, c’est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens », a déclaré l’avocat.

Appel à la solidarité face à la multiplication des cas d’enlèvement

« Le phénomène de l’enlèvement commence à se généraliser. Je voulais dire que ce soit vous les journalistes, que ce soit nous les avocats, personne n’est à l’abri. Chacun peut être enlevé à tout moment. Donc, il est important que nous, citoyens, nous fassions preuve non seulement de vigilance, mais de solidarité entre nous. Si vous êtes dans un quartier, vous voyez des mouvements suspects, vous savez, ce n’est pas de la délation, mais vous pouvez contribuer à informer la police… »

Alhassane Diomandé Junior

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