Ville morte à Conakry : des citoyens de l’axe Le Prince pas d’accord !

koloma-2-1024x499 Ville morte à Conakry : des citoyens de l’axe Le Prince pas d’accord !

Les Forces vives de Guinée appellent à une journée ville-morte le lundi, 12 août 2024, pour dénoncer la conduite de la transition. Des citoyens de l’axe Le Prince, notamment entre Hamdallaye et Cosa, disent réprouver cette démarche au regard du lourd tribut qu’ils paient pour ces manifestations.

Amadou Barry est gérant d’un bar café, aux abords de l’autoroute Le Prince, à quelques pas du marché de Koloma, dans la commune de Ratoma. Ce citoyen accueille mal ces annonces de manifestations répétées des acteurs sociopolitiques. « Nous qui habitons par ici, nous sommes vraiment fatigués de ces mouvements. Quand il y a manif, on est pénalisé. Nos activités sont bloquées. Nous vivons de ce que nous gagnons quotidiennement. S’il y a deux jours de manifestations, on ne peut plus faire la cuisine à la maison. C’est très compliqué », avoue ce père de 5 enfants.

Les guinéens ont toujours souffert et les manifestations ne vont pas changer les choses, pense le quadragénaire. « Les gens ont tout le temps manifesté, depuis le régime d’Alpha Condé jusqu’à maintenant. Quel en est le résultat ? Trop de morts, de blessés, et de dégâts matériels. Ces manifestations ne changent pas grand-chose. Nos dirigeants ont d’autres préoccupations. Tout ce qu’il y a eu sous Alpha Condé, il a fallu que les militaires prennent les armes pour le renverser. Aucune manifestation ne peut apporter de changement ici. L’Axe Le Prince devrait s’inspirer des autres communes de Conakry pour rester tranquille. On a trop subi par ici, trop de dégâts humains, trop de familles endeuillées qui souffrent en silence, parce qu’elles ont perdu un fils. Y aura-t-il justice un jour pour ces gens ? Je ne pense pas », estime Amadou Barry.

Même son de cloche chez Adama Sira Kéita, vendeuse de produits divers à Koloma marché. « Ces manifestations sont contreproductives. Il faut revoir la situation. Tout le temps, la même rengaine, les mêmes stratégies. A l’arrivée, quel résultat ? Ce sont les pauvres qui souffrent. Les prix des denrées sont chers, si on ne fait pas notre petit business, on mange difficilement. Il faut revoir la situation » conseille la mère de famille.

Ahmed Sow est vendeur de matériels de construction à Cosa. Pour lui, les manifestations virent toujours à la violence et n’ont jamais résolu les problèmes des guinéens. « Il faut tirer les leçons du passé. On a tout vu à Cosa ici. Au finish, quel est le résultat ? Quel est l’impact réel de ces appels à manifester sur les conditions de vie des citoyens de Conakry ? Combien de biens détruits ? Que faire ? Où est la justice ? On est dans quel pays ? Je suis choqué au point que je préfère ne pas ne parler… »

Hors micro, des habitants de l’Axe ont émis la même opinion par rapport à ces manifestations qu’ils reprouvent en grande majorité.  

Propos recueillis par Fatoumata Binta Diallo

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