Turquie : le PKK répond à l’appel de son leader Abdullah Öcalan en annonçant un cessez-le-feu

ocalan Turquie : le PKK répond à l'appel de son leader Abdullah Öcalan en annonçant un cessez-le-feu

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé, samedi 1ᵉʳ mars, un cessez-le-feu avec la Turquie, répondant à l’appel de son chef et fondateur, précise-t-il dans un communiqué. Abdullah Öcalan, dans son message, lu le 27 février à Istanbul, ordonnait au PKK de « déposer les armes » et de « se dissoudre ».

« Afin d’ouvrir la voie à la mise en œuvre de l’appel d’Apo (oncle en kurde, le surnom d’Abdullah Öcalan) à la paix et à une société démocratique en Turquie, nous déclarons un cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui », annonce le comité exécutif du PKK, basé dans le nord de l’Irak, dans un message publié par l’agence ANF, proche du parti armé. « Nous sommes d’accord avec le contenu de l’appel tel qu’il est, et nous déclarons que nous le respecterons et le mettrons en œuvre », précise encore le PKK dans un long texte rédigé en turc. « Aucune de nos forces ne mènera d’action armée à moins d’être attaquée », affirme-t-il.

Le PKK réclame la liberté pour son fondateur, âgé de 75 ans, condamné à vie et emprisonné depuis 26 ans sur une ile au large d’Istanbul, qui a appelé ce 27 février le PKK à se dissoudre et à déposer les armes après quatre décennies de combat qui ont fait au moins 40 000 morts.

Le PKK pose ses conditions

« Le dirigeant Abdullah Öcalan doit pouvoir vivre et travailler en toute liberté physique et établir des relations sans entrave avec qui il veut, y compris ses amis », réclame le PKK. Il appelle Abdullah Öcalan à diriger en personne le congrès du Parti qui procèdera à sa dissolution : « Seul le leadership pratique du leader Apo peut permettre la réalisation pratique de questions telles que le dépôt des armes. Pour le succès du congrès, le leader Apo doit le diriger personnellement », souligne-t-il. Le PKK conclut, en affirmant que « l’appel d’Öcalan n’est pas une fin, mais un nouveau départ ».

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui avait initié le dialogue avec le leader historique du PKK, avait qualifié ce 28 février l’appel lancé par ce dernier « d’opportunité historique ». « Nous avons une opportunité historique d’avancer vers l’objectif de détruire le mur de la terreur », avait déclaré le chef de l’État turc, promettant de « veiller de près à ce que le processus engagé soit mené à bien ».

À l’issue de quatre mois de dialogue conduit par le principal parti pro-kurde DEM, Abdullah Öcalan a lancé un appel pour « la paix et une société démocratique », dans lequel il ordonnait au PKK de déposer les armes et de se dissoudre. Le leader kurde emprisonné, estimant que l’époque qui prévalait lorsqu’il a décrété la lutte armée, en 1984, était révolue et affirmant « assumer la responsabilité historique de cet appel ».

Radio France Internationale (RFI)

Partagez :