Il fait partie des artistes très connus dans le milieu de la musique urbaine en Guinée. Aboubacar Soumah, plus connu sous le nom de One Time, a récemment sorti un single, Médiocrité, qui a fait du tabac tant en Guinée qu’ailleurs (déjà plus de 68 000 vues). Dans un entretien accordé à un de nos reporters, One Time est revenu le sens de ce single qui cartonne, sa sortie hors du pays depuis quelques temps, ses rêves pour la Guinée…
Ci-dessous, l’intégralité de l’interview avec One Time, à déguster avec modération :
Leradar224.com : bonjour Aboubacar Soumah, alias One Time qui est votre nom d’artiste. Quel est le sens de surnom ? D’où ça vient ?
One Time :One Time, c’est un nom qui vient du ghetto de Hafia (un quartier réputé chaud de la commune de Dixinn, ndlr). Parce qu’il faut sortir du désordre de la jeunesse et se réinventer. Mais comment ? En faisant les choses différemment. One Time, en anglais, c’est une fois, un temps. Cela m’a permis de sortir de tout ça, et me concentrer sur l’essentiel. Et aujourd’hui, ça commence à payer.
Leradar224.com : après votre premier album, vous venez de sortir un single, intitulé Médiocrité, où vous dénoncez, selon vous, la démagogie, devenue quotidienne en Guinée. Expliquez-nous !
One Time : La démagogie est un fléau mondial. Je parle du cas guinéen car c’est celui que je vis au quotidien. Le titre Médiocrité, au-delà de la dénonciation de ce fléau, est un appel à la conscience. Au fil du temps, nous essayons de faire des progrès, certes, pour la promotion de l’excellence ; mais ça ne fait que s’empirer et le chemin reste long. Cela est visible sur le terrain, mais personne n’en parle. Pourtant, c’est quelque chose qu’il faut prendre au sérieux.
Leradar224.com : vous parlez même de diplômes Made In China en Guinée. Ça signifie quoi, concrètement ?
C’est la caricature de certains diplômes, qui certifient le niveau, pendant que les compétences « certifiées » manquent de manière criarde. Et c’est comme ça à tous les niveaux.
Leradar224.com : aujourd’hui, vous vivez hors de la Guinée. Peut-on dire que vous êtes en exil et si oui quelles en sont les raisons ?
Exilé ? Pas du tout ! Je ne crois pas être en situation d’exil. Cette visite était planifiée. Retourner en Guinée est aussi planifié.
Leradar224.com : aujourd’hui en Guinée, on assiste à une multiplication de campagnes de soutien et de reconnaissance aux actions du CNRD qui a pris le pouvoir le 5 septembre 2021. Quelle lecture vous en faites ?
Je préfère ne pas me prononcer sur le sujet.
Leradar224.com : aujourd’hui, de nombreux chantiers sont ouverts à travers la Guinée : routes, ponts et de nombreuses autres infrastructures. Ça mérite d’être célébré puisque c’est du concret ?
J’en suis particulièrement heureux.
Leradar22.com : de quel œil voyez-vous le procès du jeune politicien Aliou Bah, président du MoDeL ?
Je préfère ne pas me prononcer sur le sujet
Leradar224.com : à votre avis, le Général Mamadi Doumbouya peut-il se porter candidat à la présidentielle prochaine ou il doit respecter son engagement premier ?
Je ne préfère pas me prononcer sur le sujet.
Leradar224.com : est-ce que vous avez des projets à court ou moyen terme par rapport à la musique ?
Oui bien sûr, j’ai déjà fini le 2ème album. Et j’ai prévu de faire un concert au pays et un autre en France.
Leradar224.com : Quel est le mot de la fin ?
La Guinée est une belle famille. Nous y vivons et partageons le même destin. Protégeons l’unité et acceptons la diversité – tant dans les origines que dans les opinions. Mon combat en tant qu’artiste, se veut social à la base, et non politique. Parce que l’ethnocentrisme a déjà anéanti ce pays. Nombreux sont ceux qui veulent la justice sans pour autant vouloir qu’elle s’applique à eux. C’est aux yeux de tous. C’est pourquoi je tiens à ce que la médiocrité n’existe plus dans nos dictionnaires. Et si cette maladie est soignée, l’intégrité, le patriotisme, etc… trouveront leurs places dans la société.
Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo
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