Mali : le Jnim détient un otage iranien et diffuse une vidéo des soldats pris à Boulikessi

mali Mali : le Jnim détient un otage iranien et diffuse une vidéo des soldats pris à Boulikessi

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans détient un otage iranien, capturé au Mali et qui travaillait pour une entreprise turque. Le groupe lié à al-Qaïda a diffusé mardi 10 juin dans la soirée des vidéos des soldats de l’armée malienne capturés le 1er juin lors de l’attaque du camp militaire de Boulikessi, région de Douentza, dans le centre du pays.

Vêtus de boubous blancs ou bleus, assis sur des nattes dans une pièce vide, ils déclinent leur grade et identité. Le Jnim avait revendiqué 22 militaires maliens capturés à Boulikessi. Seuls 20 apparaissent à l’image. Pas de précision sur les deux manquants, il pourrait s’agir des « blessés » évoqués par l’un des prisonniers. Dans leurs déclarations tournées sous la contrainte, les soldats maliens assurent être bien traités et demandent au président de transition, le général Assimi Goïta, d’agir pour leur libération.

Famas et Wagner détenus par le Jnim et le Front de libération de l’Azawad

Des images de leur capture avaient été diffusées mais cette vidéo est la première preuve de vie depuis. Une centaine de soldats avaient été tués lors de l’attaque du camp de Boulikessi, il y a une dizaine de jours. Après avoir récupéré les corps, l’armée malienne a totalement abandonné le camp le week-end dernier.

Le Jnim détient d’autres militaires maliens capturés lors de précédentes attaques. Leur nombre précis n’est pas connu. Le groupe jihadiste retient aussi en otage, parfois depuis des années, plusieurs dizaines de civils maliens : administrateurs de l’État, professeurs, humanitaires, habitants de villages refusant de conclure des accords locaux…

Les rebelles indépendantistes du Front de libération de l’Azawad (FLA) détiennent de leur côté une vingtaine de soldats maliens et deux mercenaires russes du groupe Wagner. Des « prisonniers de guerre » selon les rebelles indépendantistes qui n’ont jamais procédé à la prise d’otages civils.

Otage iranien

Le Jnim a par ailleurs capturé au Mali un ressortissant iranien. Le groupe jihadiste n’a étrangement pas revendiqué cette prise d’otage comme c’est pourtant son habitude. C’est notre confrère Wassim Nasr, de France 24, qui révèle l’information. Afchin Halim Chaheryak [transcription phonétique, NDLR] aurait été capturé tout récemment dans une zone minière près de la Guinée ou sur une route menant vers la Guinée. Il travaillerait pour une entreprise turque.

En août de l’année dernière, le Jnim avait revendiqué l’enlèvement au Niger de deux Russes, dont un géologue, qui sont toujours retenus en otages depuis, et celui, en janvier dernier, d’un haut fonctionnaire nigérien.

Le groupe jihadiste rival de l’organisation État islamique au Sahel (EIS) a également réalisé depuis janvier dernier une série d’enlèvements au Niger. Quatre Marocains, une Autrichienne et une Suisso-Nigérienne seraient depuis retenus en otages dans la région malienne de Ménaka, largement contrôlée par l’EIS selon les sources civiles et sécuritaires locales. Il y a trois semaines, c’est le président de la société civile de cette région de Ménaka qui était à son tour kidnappé par l’EIS.

Radio France Internationale (RFI)

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