Gaza : Israël annonce une « pause tactique » quotidienne pour faciliter la distribution d’aide humanitaire

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Face à l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a annoncé la mise en place de « pauses tactiques » quotidiennes dans plusieurs zones de l’enclave, ainsi que la reprise des largages d’aide alimentaire. Une inflexion majeure dans la stratégie de Tel-Aviv, sous pression internationale.

Après des semaines de critiques, l’armée israélienne a annoncé ce dimanche 27 juillet l’instauration de pauses humanitaires tactiques quotidiennes. De 10 heures à 20 heures, et ce, jusqu’à nouvel ordre, aucune nouvelle opération militaire ne sera menée dans certaines zones de la bande de Gaza : Al Mawasi, Deir al Balah et Gaza-ville.

Corridors sécurisés et largages aériens

Objectif affiché : faciliter la distribution de l’aide humanitaire dans ces zones. Pour cela, des corridors sécurisés seront mis en place dès ce matin afin de permettre aux convois de l’ONU — transportant nourriture et médicaments — d’entrer plus facilement dans Gaza par voie terrestre. Le Croissant-Rouge égyptien a depuis publié des vidéos de ces véhicules en pleins préparatifs pour entrer à Gaza via le point de passage de Kerem Shalom, au sud de l’enclave, rapporte notre correspondante à Jérusalem Aabla Jounaïdi. Un média égyptien proche du pouvoir a quant à lui annoncé que des camions d’aide humanitaire avaient commencé à y entrer en passant par le point de passage de Rafah.

Parallèlement, l’armée a repris dans la nuit ses largages de vivres par voie aérienne, une première depuis l’an dernier. Sept lots ont été parachutés, contenant notamment de la farine, du sucre et des conserves alimentaires. Une activité que l’armée se dit prête à étendre si nécessaire. Néanmoins, cette méthode reste critiquée : les organisations humanitaires, interrogées depuis l’annonce de la reprise de ces largages vendredi 25 juillet, dénoncent, comme elles le faisaient l’an dernier, cette méthode de distribution pour sa dangerosité et son inefficacité. Selon l’armée israélienne, des images prises par des photographes palestiniens montrent des scènes de bagarre pour récupérer les vivres tombées sur la côte. Onze personnes auraient été blessées, d’après les médias locaux.

Ministres écartés

Malgré cela, les combats continuent dans la bande de terre. La défense civile palestinienne affirme que 40 personnes ont été tuées hier à Gaza. Et sur le front maritime, l’armée israélienne a intercepté le Handala, un navire de la flottille pro-palestinienne « Flottille pour la liberté », à une cinquantaine de kilomètres des côtes égyptiennes. Le bateau, qui espérait briser le blocus israélien, transportait une vingtaine de militants ainsi que de l’aide humanitaire.

Israël justifie néanmoins ce changement de posture par la nécessité d’intensifier l’aide humanitaire, largement critiquée ces derniers jours après le partage d’images d’enfants palestiniens sous-alimentés.  Le gouvernement continue pourtant de nier l’existence d’une famine dans l’enclave. Israël accuse le Hamas de manipulation médiatique et critique l’ONU pour sa gestion de la distribution. L’ONU, elle, dénonce les entraves israéliennes.

Sur le plan politique, cette inflexion provoque des tensions internes. « Les ministres extrémistes Ben Gvir et Bezalel Smotrich ont été écartés de la décision de permettre la reprise de l’entrée d’aide humanitaire à Gaza », indique notre correspondant à Jérusalem Michel Paul. Ce matin, ils dénoncent une « capitulation face au Hamas.

Radio France Internationale (RFI)

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