Les audiences criminelles ont démarré au tribunal de première instance de Dubréka, le weekend dernier. Au moins 28 dossiers criminels sont inscrits au rôle dans un contexte de montée en flèche de la criminalité dans la préfecture : assassinats, viol, attaques à main armée… La cérémonie, coordonnée par le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry, a mobilisé les acteurs de la chaîne pénale. Fallou Doumbouya a demandé aux magistrats du parquet d’être sans état d’âme dans leurs réquisitions.
La zone de Dubréka est réputée abriter de nombreux lieux où l’insécurité est très préoccupante. Les autorités judiciaires sont décidées à y mettre fin.
Dans son intervention, Fallou Doumbouya, Procureur général près la Cour d’appel de Conakry, a salué le combat mené par les services de sécurité. « Grand merci aux acteurs de la chaîne pénale. Je commencerai par les premiers intervenants, les agents d’office de police judiciaire, parce que si nous sommes là, il a fallu au prix de leur vie, de leur carrière, de leur image, sous le soleil, sous la pluie, ils mettent leur vie en péril pour traquer les sociopathes, ceux-là qui nous empêchent de vivre en paix au sein de notre société… »
Par ailleurs, le Procureur général a demandé aux procureurs d’être sans état d’âme dans leurs réquisitions. « Le deuxième point de mon intervention est le parquet. Je demande aux maîtres des poursuites d’être sans état d’âme dans leurs réquisitions, de requérir avec fermeté parce que nous avons remarqué que Dubréka est l’une des zones criminogènes les plus sensibles du ressort de la Cour d’appel de Conakry. Dubréka a la palme d’or en termes de criminalité dans les régions naturelles de la Basse Guinée et de la Moyenne Guinée. Veillez à ce que l’application de la peine soit respectée rigoureusement. Il ne faut pas qu’on condamne quelqu’un aujourd’hui et que demain, on retrouve l’intéressé dans la rue. En le faisant, nous aurons trahi le peuple de Guinée ».
Cependant, Fallou Doumbouya a demandé aux juges de ne pas condamner des innocents. « Le troisième point, j’invite la composition des magistrats du siège, lorsque vous êtes convaincus qu’il n’y a pas de charge contre l’intéressé, il vaut mieux prononcer l’acquittement. Et lorsque vous êtes convaincus qu’il y a des charges suffisantes pouvant motiver la condamnation de cet accusé, soyez sans état d’âme tout en respectant les principes directeurs d’un procès pénal… Vous n’avez de compte à rendre qu’à votre conscience et vous êtes là au service de la loi et au service de votre conscience. Soyez sans état d’âme pour que la paix règne à Dubréka ».
Alhassane Diomandé Junior
Partagez :