La BAD face aux défis de l’Afrique à Abidjan

muraille-verte-1024x823 La BAD face aux défis de l’Afrique à Abidjan

Les coupures d’électricité de jour comme de nuit. Des suspensions de la fourniture d’eau incessantes, pour ne pas dire sempiternelles. Le déficit d’infrastructures routières qui empêche le commerce entre les populations et conduit au pourrissement, dans les champs et greniers, des denrées alimentaires. La vente, pour ne pas dire la braderie des matières premières qui reviennent en Afrique, en produits finis à des coûts d’or, hors de la portée des consommateurs.

Des écoles qui manquent d’enseignants, et même d’apprenants, davantage préoccupés par la recherche, ailleurs, de la pitance journalière pour la famille. Des centres de santé dénués de tout, où des interventions chirurgicales et des accouchements se font encore, à la lumière des torches de téléphones portables, par des braves sage-femmes qui n’ont même plus de larmes pour pleurer des parturientes qui meurent en donnant la vie. Les feux de brousse sauvages qui détruisent l’environnement. La coupe abusive de bois pour la vente ou simplement pour faire la cuisine, toute chose qui contribue à dérégler le cycle climatique. Les difficultés pour le continent de se hisser au niveau des défis technologiques et numériques, etc.

Autant de fléaux et difficultés qui constituent des obstacles pour une Afrique noire qui peine à emprunter le train du développement, abandonnée à quai par les nations dites développées. A certains niveaux, on peut nous reprocher de nous être livré à des caricatures qui sont désuètes ou ont été atténuées par des progrès qui restent encore, pourtant, anecdotiques.

Des chefs d’Etat et 6000 délégués de 81 pays

Autant de défis que des institutions comme la Banque africaine de développement (BAD) essaient de relever, par le financement de projets à même de changer la donne pour l’Afrique. Et c’est dans cette logique que, à l’instar des années précédentes, le Groupe de la Banque africaine de développement tient ses Assemblées annuelles à Abidjan, cette année. Du 26 au 30 mai, la capitale ivoirienne réunira une dizaine de chefs d’Etat, des représentants de 81 pays, soit plus de 6 000 délégués, dont les ministres des finances, les gouverneurs de banque centrales des partenaires au développement, des représentants du secteur privé, des responsables de la société civile, des universitaires, des hommes et femmes de presse, des groupes de réflexion et des leaders d’opinion, des ONG, et bien d’autres acteurs. 

Une halte pour, non seulement évaluer le parcours effectué, mais surtout étudier les forces en présence pour parvenir à la réalisation des objectifs de cette institution au front de la lutte contre la pauvreté en Afrique, mais surtout, comme son nom l’indique, en perpétuel état pour le développement d’un continent où tout, ou presque tout, demeure encore priorité. Les AA qui comprennent la 60e Assemblée du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement et la 51e Assemblée du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, ne seront pas de tout repos pour les participants. Elles seront même un marathon qui se courra sur les berges de la lagune Ebrié.

Abidjan aux couleurs de la BAD

Abidjan est donc aux couleurs de la BAD ! Et pour «Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement», les décideurs, acteurs et partenaires concernés n’auront que la ligne d’horizon comme limite de leurs efforts et devront faire preuve, d’engagement, non pas à la minuscule dimension d’Etat, mais à la taille de l’Afrique, considérée comme le continent de l’avenir, mais confronté, pour l’instant, aux guerres, au terrorisme, aux mandats présidentiels ad vitam aeternam, aux putschs militaires et aux démocraties factices. C’est ainsi qu’à cheval sur son terme central « les discussions lors des Assemblées aborderont également des aspects transversaux essentiels tels que la transformation numérique, le renforcement institutionnel et la bonne gouvernance- une approche holistique qui s’inscrit dans la réalisation des Objectifs de développement durable, de l’Accord de Paris sur le climat, de l’Agenda 2063 et des « High 5 » du Groupe de la Banque.

Qui pour remplacer Akinwumi Adesina ?

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Si, le Dr Akinwumi Adesina, a mené, pendant les dix ans de ses deux mandats, la barque à ce stade, malgré les tourmentes de la mer, en capitaine, conscient des potentialités d’autres postulants à tenir le gouvernail, il mettra son fauteuil en jeu. Un fauteuil que tenteront de saisir cinq concurrents et pas des moindres. En boxe, on les appellerait des poids lourds : le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, la Sud-Africaine Swazi Tshabalala, actuelle numéro deux de la BAD, le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, de la BEAC, le Zambien Samuel Maimbo, cadre de haut niveau de la Banque mondiale, et, celui qui pourrait bien être en pole position, si on était en Formule 1, le Mauritanien Sidi Ould Tah.

En tout cas, que le meilleur gagne pour que la BAD gagne le combat du développement de l’Afrique !

Par Wakat Séra (Burkina Faso)

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