Inondations au Nigeria : plus de 150 morts, plusieurs milliers de déplacés

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Plus de 150 personnes ont péri dans les récentes inondations qui ont touché la ville de Mokwa dans le centre du Nigeria où des milliers de personnes ont été déplacées, les secouristes redoutant que le bilan des victimes ne s’alourdisse encore. Un porte-parole de l’Agence de gestion des urgences (NEMA) de l’Etat du Niger où est située la ville de Mokwa, Ibrahim Audu Husseini, a indiqué samedi à l’AFP que plus de 150 personnes ont été tuées dans ces inondations. Un précédent bilan faisait état de 115 morts. Il a ajouté que plus de 3.000 personnes ont été déplacées, 265 maisons « complètement détruites » et deux ponts emportés.

Au moins 78 blessés ont été hospitalisés, a déclaré de son côté à l’AFP Gideon Adamu, chef de la Croix-Rouge dans cet Etat, et plus de 50 enfants d’une école coranique sont portés disparus, selon le journal Daily Trust

Des pluies torrentielles mercredi soir ont emporté et submergé des dizaines d’habitations dans la ville de Mokwa et ses environs, située près du fleuve Niger. Des corps ont été engloutis par le fleuve et charriés plus en aval, a déclaré M. Husseini.

Des bâtiments se sont effondrés et des routes ont été inondées dans cette ville qui se trouve à plus de 350 km de la capitale Abuja, a constaté vendredi un journaliste de l’AFP présent à Mokwa.

– poursuite des opérations de recherche –

Sur le terrain, les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent samedi. Le président nigérian Bola Tinubu a déclaré que les forces de sécurité sont déployées pour aider les premiers secours, tandis que « du matériel de secours et une aide temporaire pour l’hébergement sont déployés sans délai », dans un message publié dans la nuit sur les réseaux sociaux.

De son côté, la NEMA a déclaré que la Croix-Rouge nigériane, des volontaires locaux, l’armée et la police participent tous aux opérations de secours. « Certains corps ont été récupérés dans les décombres de maisons effondrées », a déclaré M. Husseini, ajoutant que ses équipes ont besoin d’excavatrices pour extraire les cadavres.

Il a précisé que de nombreuses personnes sont encore portées disparues, citant l’exemple d’une famille de 12 personnes dont seuls quatre membres ont pu être localisés vendredi.

Mohammed Tanko, 29 ans, fonctionnaire, a montré du doigt une maison où il avait grandi, déclarant aux journalistes : « Nous avons perdu au moins 15 personnes de cette maison. Nous avons tout perdu. »

– Problèmes structurels –

La saison des pluies au Nigeria, qui dure habituellement six mois, ne fait que commencer cette année. Les inondations, généralement causées par des pluies importantes et des infrastructures défaillantes, font des ravages chaque année, tuant des centaines de personnes à travers ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Les scientifiques ont également averti que le changement climatique alimentait des phénomènes météorologiques plus extrêmes. Au Nigeria, les inondations sont aggravées par un drainage insuffisant, la construction d’habitations sur les cours d’eau et le déversement de déchets dans les canalisations et les voies navigables.

En 2024, plus de 1.200 personnes ont été tuées et 1,2 million déplacées dans au moins 31 des 36 États du Nigeria.

– deux ponts détruits –

Les médias locaux ont rapporté que plus de 5.000 personnes sont sans abri, tandis que la Croix-Rouge a déclaré que deux ponts importants de la ville avaient été détruits.

Des enfants déplacés jouaient vendredi dans les eaux de crue augmentant les risques d’exposition à des maladies transmises par l’eau alors qu’au moins deux corps gisaient à proximité, recouverts de feuilles de bananier et de tissu imprimé.

« Je ne portais que mes sous-vêtements, quelqu’un m’a prêté tout ce que je porte maintenant. Je n’ai même pas pu sauver mes tongs », a confié aux journalistes une vendeuse d’ignames, Sabuwar Bala, 50 ans.

« Je n’arrive pas à localiser l’endroit où se trouvait ma maison à cause des destructions », dit-elle.

Avec Agence France Presse (AFP)

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