Iran : l’ONU met en garde les belligérants contre un « cycle sans issue de représailles »

gutteress Iran : l'ONU met en garde les belligérants contre un « cycle sans issue de représailles »

Session d’urgence du Conseil de sécurité convoquée le 22 juin au soir à New York : 48 heures après avoir appelé à la retenue pour éviter une guerre désastreuse, le patron de l’ONU Antonio Guterres a appelé à la paix à nouveau et mis en garde contre un « cycle sans issue de représailles ». Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique Rafael Grossi a, lui, confirmé que personne n’était pour l’instant en mesure d’évaluer l’étendue des dégâts réalisés par les frappes américaines. Et deux camps se sont dessinés parmi les quinze membres du Conseil.

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni, dimanche 22 juin, en urgence, l’ambassadeur iranien a accusé les États-Unis d’avoir lancé une « guerre » contre l’Iran « sous des prétextes absurdes et inventés ». Ses propos avaient le même écho que ceux de ses homologues russe, chinois, pakistanais et algérien – tous furieux de l’ingérence américaine avec l’opération « Marteau de Minuit ».

L’Iran aurait dû se conformer aux règlements internationaux

De leur côté, les dirigeants de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé à l’Iran « de ne pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région », ce que leurs ambassadeurs ont répété à New York, tout en laissant entendre que l’Iran aurait dû se conformer aux règlements internationaux en ce qui concerne son programme d’enrichissement nucléaire.

Quelques minutes plus tôt, le secrétaire général Antonio Guterres avait, lui, mis en garde contre un « cycle sans issue de représailles », et qualifié les frappes américaines de « tournant dangereux ». Pour sa part, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, avait confirmé son impossibilité d’évaluer l’étendue des dégâts faits par les frappes américaines. Mais il avait aussi redit au Conseil qu’il pouvait lui demander de dépêcher de nouveaux inspecteurs sur place.

« Instabilité et volatilité accrues »

Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Miroslav Jenca a détaillé les craintes à venir : « Le conflit risque d’engloutir la région dans une instabilité et une volatilité accrues. Certains groupes armés non étatiques affiliés à l’Iran ont mis en garde contre une intervention américaine. Les Houthis au Yémen et certains groupes armés en Irak ont ​​juré d’attaquer si les États-Unis intervenaient dans le conflit entre Israël et l’Iran. »

« Le Parlement iranien, dit-il encore, a unanimement exprimé son soutien aux mesures visant à fermer le détroit d’Ormuz, une voie maritime vitale pour le transit énergétique mondial. Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien devra prendre la décision finale. Je rappelle les droits et obligations de tous les États en vertu du droit international en matière de navigation maritime. »

Radio France Internationale (RFI)

Partagez :